INTERVIEWS

Partir avec son cheval en Erasmus : l’expĂ©rience de Marine đŸ‡Ș🇾

Quel est en général ton programme de la semaine avec la jument ?

En gĂ©nĂ©ral, je commence ma semaine tranquillement par une petite longe (souvent pour enlever les courbatures de la veille si on a Ă©tĂ© en concours). Ensuite j’accorde trois jours dans la semaine pour travailler les basiques sur plat car c’est encore un jeune cheval qui a besoin d’apprendre. Ce qui est vraiment bien dans ces Ă©curies, c’est qu’il y a un vrai coaching donc je ne suis jamais seule pour travailler la jument
 Et je ne tourne pas en rond Ă  faire toujours les mĂȘmes exercices. Une fois par semaine c’est sĂ©ance de mĂ©canisation ou cavalettis et le samedi on travaille un peu plus en profondeur l’obstacle avec un petit parcours. Et enfin, pour finir le dimanche c’est toujours une petite balade dans les champs de Madrid pour se changer les esprits et profiter des beaux paysages. Ce programme peut varier pendant les semaines de concours oĂč j’essaye d’allĂ©ger le travail en privilĂ©giant une sortie trotting le mardi ou le jeudi pour travailler son cardio et la prĂ©parer physiquement Ă  enchaĂźner ses 2 ou 3 jours de concours. Le petit bonus, j’ai la chance d’avoir trouvĂ© des Ă©curies avec des paddocks, du coup ma jument peut toujours profiter d’une demi-journĂ©e sous le soleil espagnol.

Quel est en général ton programme de la semaine avec la jument ?

En gĂ©nĂ©ral, je commence ma semaine tranquillement par une petite longe (souvent pour enlever les courbatures de la veille si on a Ă©tĂ© en concours). Ensuite j’accorde trois jours dans la semaine pour travailler les basiques sur plat car c’est encore un jeune cheval qui a besoin d’apprendre. Ce qui est vraiment bien dans ces Ă©curies, c’est qu’il y a un vrai coaching donc je ne suis jamais seule pour travailler la jument
 Et je ne tourne pas en rond Ă  faire toujours les mĂȘmes exercices. Une fois par semaine c’est sĂ©ance de mĂ©canisation ou cavalettis et le samedi on travaille un peu plus en profondeur l’obstacle avec un petit parcours. Et enfin, pour finir le dimanche c’est toujours une petite balade dans les champs de Madrid pour se changer les esprits et profiter des beaux paysages. Ce programme peut varier pendant les semaines de concours oĂč j’essaye d’allĂ©ger le travail en privilĂ©giant une sortie trotting le mardi ou le jeudi pour travailler son cardio et la prĂ©parer physiquement Ă  enchaĂźner ses 2 ou 3 jours de concours. Le petit bonus, j’ai la chance d’avoir trouvĂ© des Ă©curies avec des paddocks, du coup ma jument peut toujours profiter d’une demi-journĂ©e sous le soleil espagnol.

Quels sont pour toi les points positifs et négatifs de partir en Erasmus avec son cheval ?

Partir en Erasmus pour les Ă©tudes demande beaucoup d’organisation, alors partir avec son cheval
 encore plus. À partir du moment oĂč j’ai dĂ©cidĂ© que je partirais avec ma jument en Espagne, j’ai commencĂ© Ă  prĂ©parer notre dĂ©part (enfin plus le sien que le mien Ă  vrai dire
 j’ai trouvĂ© les Ă©curies avant mon appart ahah). Partir avec elle Ă  l’étranger a nĂ©cessitĂ© de suivre quelques dĂ©marches administratives afin que le transport se passe sans soucis. En effet, j’ai dĂ» prendre rendez-vous avec mon vĂ©tĂ©rinaire pour qu’il me remplisse un document spĂ©cial que je devais par la suite faire valider par la DDPP, la Direction DĂ©partementale de la Protection des Populations, 24 heures avant le Jour J.  

Cela m’a Ă©galement demandĂ© un peu d’organisation dans les Ă©tudes
 car il ne faut pas oublier que de base on est lĂ  pour aller Ă  l’universitĂ© 😅. Il a donc fallu que je m’instaure un peu de rigueur dans mes journĂ©es afin d’avoir le temps de travailler pour mes examens et les travaux Ă  rendre
 mais aussi pour aller m’occuper de ma jument et profiter du pays avec mes amis. 

Amener ma jument en Espagne m’a permis de ne pas mettre en « stand-by » notre progression et de continuer la compĂ©tition en dĂ©couvrant de nouveaux terrains. Cela m’a donnĂ© l’opportunitĂ© de rencontrer plus facilement de nouvelles personnes (grĂące aux Ă©curies), et
 mĂȘme si la barriĂšre de la langue a Ă©tĂ© un frein au dĂ©but de mon sĂ©jour, je pense que cela m’a permis de profiter au maximum de ces 6 mois dans un pays que je ne connaissais absolument pas au dĂ©part. Ainsi, j’ai pu approfondir mon espagnol
 mais Ă©galement mon anglais (car mon coach me traduisait tout en anglais pendant les premiers mois).

Comment s’est passĂ© le transport ? (protections que tu as utilisĂ©es, pauses etc
) Est-il dĂ©licat de transporter son cheval sur une si longue distance ? Comment s’est comportĂ© la jument ?  

Le transport s’est plutĂŽt bien passĂ© dans l’ensemble. J’ai louĂ© le camion directement Ă  mes Ă©curies et c’est Samantha Ollivier, la groom des Ă©curies, qui a conduit tout le long. Je souhaitais quelqu’un de confiance et qui connaisse bien la jument pour un si long trajet. Comme Ă  mon habitude, je l’ai bien protĂ©gĂ© avec guĂȘtres de transport Ă  l’avant et guĂȘtres de repos Ă  l’arriĂšre (car madame ne supporte pas les protections qui montent jusqu’aux jarrets). Je lui ai Ă©galement mis un protĂšge-queue pour que le transport se passe sans encombre. Et pour finir, nous lui avons mis une petite couverture au vu des tempĂ©ratures trĂšs basses (le transport s’est fait en janvier).

C’est vraiment une Ă©tape dĂ©licate que de transporter un cheval sur une si longue durĂ©e (17h de route)
. Mais la jument s’est trĂšs bien comportĂ©e. Afin d’éviter tout problĂšme de coliques dĂ» au stress du transport, nous lui avons administrĂ© du Phosphalugel avant le dĂ©part et Ă  son arrivĂ©e en Espagne. Nous lui avons Ă©galement mis Ă  disposition du foin mouillĂ© afin qu’elle puisse manger et se rĂ©hydrater tout en Ă©vitant tout risque de poussiĂšre. Nous avons fait plusieurs arrĂȘts sur des aires d’autoroute pour vĂ©rifier que tout allait bien pour la jument et lui proposer de l’eau (avec de la grenadine
 ça passe toujours mieux); et nous avons fait une halte dans des Ă©curies Ă  Bordeaux de plusieurs heures afin qu’elle puisse se reposer un peu en box mais Ă©galement que je puisse la longer pour qu’elle se dĂ©foule. Madame nous a fait quelques blagues pour remonter dans le camion par la suite
. Plus de 30 minutes Ă  l’amadouer avec des carottes pour qu’elle veuille bien rentrer (je crois qu’elle se plaisait trop Ă  Bordeaux ahah) mais la suite du trajet jusqu’à Madrid s’est trĂšs bien passĂ©. 

Pour le retour sur Paris, j’ai de nouveau demandĂ© Ă  la mĂȘme personne de s’occuper du transport de la jument. Mais cette fois, au vu des fortes chaleurs nous avons dĂ©cidĂ© de faire une halte dans des Ă©curies prĂšs du Cap-Ferret pour y passer la nuit afin de faire le trajet sur deux jours dans de meilleures conditions. 

Comment as-tu choisis/trouvĂ© les Ă©curies dans lesquelles est aujourd’hui ta jument ? 

Afin de trouver les meilleures Ă©curies pour ma jument sur Madrid, j’ai fait des recherches sur internet pour faire une prĂ©-sĂ©lection et par la suite je suis allĂ©e une semaine en Espagne pour directement visiter les Ă©curies une par une afin de voir si c’était conforme Ă  ce que j’avais vu sur leurs sites internet et faire mon choix. Je cherchais des Ă©curies bien situĂ©e, pas trĂšs loin de mon appartement mais Ă©galement pas trĂšs loin de l’universitĂ© pour pouvoir aller monter aprĂšs les cours. AprĂšs une dizaine d’écuries visitĂ©es, je suis tombĂ©e sur le Centro Ecuestre Alameda Del Pardo qui rĂ©pondait parfaitement Ă  mes critĂšres : marcheur, paddocks, 2 carriĂšres et 1 manĂšge,
 une Ă©curie situĂ©e au milieu d’une rĂ©serve naturelle, donc le top pour aller faire des balades & trotting. Ayant un jeune cheval, je voulais vraiment avoir un suivi personnalisĂ© et un coaching sĂ©rieux afin de continuer Ă  progresser
 ce que j’ai pu trouver grĂące Ă  Sergio Del Corral, le directeur des Ă©curies. Il a bien compris la jument et a su adapter les exercices afin de travailler la jument dans le bon sens. Le petit plus de ces Ă©curies
 c’est que nous avons un groom attitrĂ© par cheval qui s’occupe H24 de notre cheval, qui le prĂ©pare, lui fait les soins,
 C’est un vrai avantage qui m’a permis de dĂ©-stresser et de savoir qu’il y avait toujours quelqu’un qui s’occupait de ma jument quand je ne pouvais pas venir Ă  cause des cours et d’arriver tranquillement aux Ă©curies aprĂšs l’universitĂ© avec ma jument dĂ©jĂ  sellĂ©e, prĂȘte Ă  l’heure pour la sĂ©ance avec mon coach. 

Quelles ont Ă©tĂ© ses rĂ©actions face au changement d’environnement ?

Je pensais que l’acclimatation se ferait plus facilement mais malheureusement ça n’a pas Ă©tĂ© le cas
 Giulia n’a pas Ă©tĂ© trĂšs coopĂ©rative 😅
 entre les changements de tempĂ©ratures et de mode de vie, madame s’est rebellĂ©e et nous a fait sa petite crise d’ado pendant quelques temps. Elle en a fait voir de toutes les couleurs aux grooms des Ă©curies en s’échappant tous les jours du paddock pour aller narguer les autres chevaux
. Mais j’ai remarquĂ© qu’avoir accĂšs au paddock tous les jours (chose qu’elle n’avait pas en France) est un vrai plus, j’ai vraiment vu un changement dans son moral.  Les premiĂšres sĂ©ances ont Ă©tĂ© compliquĂ©es (car je dĂ©couvrais une nouvelle façon de monter), mais grĂące aux conseils du coach, ma jument s’est faite Ă  la vie espagnole et s’est assagie petit Ă  petit. 

MalgrĂ© quelques apprĂ©hensions dues Ă  l’organisation qu’il y avait en amont et le fait de partir toute seule avec ma jument dans un pays que je ne connaissais absolument pas
. Ce fut une rĂ©elle belle aventure qui m’a permis de concilier mes Ă©tudes tout en continuant Ă  monter ma jument. Durant ces 6 mois Ă  Madrid, j’ai ainsi pu amĂ©liorer mon espagnol mais Ă©galement mon Ă©quitation, en dĂ©couvrant de nouveaux axes de travail !Â